
Année : juin 2018 ; Nombre de pièces : 3599 ; Prix public officiel : 380€ (0.105 cts / pièce)
Petite soeur de la Porsche 911 GT3 RS #42056 sortie en juin 2016 et inaugurant une nouvelle gamme de supercar Lego Technic, matérialisée par un packaging soigné, des détails poussés et un aspect Technic dans le haut du panier, la Bugatti Chiron a été dévoilée le 1er juin 2018. S'inspirant d'une déesse française à 2.5 millions d'euros, cette réplique en Lego Technic fait-elle autant rêver ? Revue en détails.
Packaging :
La Porsche #42056 nous a offert une nouvelle facette de l'expérience Lego Technic : le packaging détaillé. Il se caractérise par une boite soignée au toucher moins rugueux que les boites classiques, s'ouvrant en 2 parties distinctes plutôt que sur le côté, et avec à l'intérieur des plus petites boites renfermant les sachets, entourant la notice. Celle-ci est particulièrement détaillée (trop pour les étapes de montage) avec quelques facts sur la voiture en elle même, sa conception, etc. Avant même la construction, on est déjà séduit.




Montage :
L'expérience de montage à drastiquement diminué chez Lego pour les AFOLs, les notices étant de plus en plus simplifiées afin d'être compréhensibles par le plus grand nombre. Plus encore que les notices, ce sont les pièces en elles-mêmes qui prennent des couleurs flashy afin d'éviter les erreurs de montage. Il faut compter une dizaine d'heures pour venir au bout des 3599 pièces, assemblant ce modèle Lego quasiment comme la vraie Chiron : train arrière, boite de vitesses, moteur, train avant, carrosserie arrière, habitacle, carrosserie avant.






Design :

Venons-en immédiatement au fait : reproduire trait pour trait une voiture aussi voluptueuse en Lego System est déjà compliqué, mais c'est encore pire en Lego Technic.
On identifie très rapidement notre sujet, grâce aux signatures présentes ça et là : calandre en fer à cheval, feux avants, jantes, coupe franche dark blue / dark azure séparée par un "C" sur chaque côté, feux arrières.






Si dans l'ensemble le design est réussi grâce à l'utilisation de panels et de flexs qui fluidifient les formes et dessinent les nervures, quelques éléments dénotent : ainsi, le jonc chromé qui part du rétroviseur et va jusqu'au fer à cheval manque de finesse sur le modèle Lego, puisque réalisé à partir d'éléments différents : flex, liftarm, panels, etc. De plus, l'omniprésence de stickers gâche aussi l'expérience.
L'intérieur n'est pas en reste, habillé d'une superbe couleur dark tan évoquant le cuir luxueux que peut renfermer ce modèle. Le designer a poussé le vice jusqu'à installer des contreportes pour garnir l'intérieur des portières. La forme de "C" présente à l'intérieur figure aussi sur notre modèle Lego.


Fonctions :
Qui dit modèle Technic, dit fonctions. Fonctions classiques d'une supercar : ouvrants, direction, transmission, moteur factice, suspensions. On en demande ni plus, ni moins :)
Les ouvrants : capot avant, portières. Rien à redire pour le capot qui tient bien ouvert avec des pins à friction. Il cache le numéro de série qui donne accès à du contenu exclusif, et il dévoile l'emplacement pour un sac à main. Les portières sont montées sur simple pivot et on a la vague impression qu'elles vont nous rester dans les mains. De plus elles s'ouvrent de façon ridiculement grandes. Une charnière aurait résolu ces deux écueils. Contrairement à la 42056, les rétroviseurs sont fixes.
La direction : Elle se manipule exclusivement depuis le volant, mais reste peu accessible vu la complexité de l'habitacle. Cela permet tout de même de se passer d'une HOG (molette) qui aurait gâché le design. Le rayon de braquage est également énorme mais cela est dû aux pièces de la transmission intégrale.
La transmission : C'est le cœur du modèle, une superbe boite séquentielle 8 + R (La Chiron a normalement une DSG 7 (boite double embrayage 7 vitesses) couplée à une transmission intégrale. Les 8 vitesses passent dans l'ordre selon les rapports de démultiplication suivants : R = -0.143 ; 1 = 0.214 ; 2 = 0.286 ; 3 = 0.357 ; 4 = 0.446 ; 5 = 0.595 ; 6 = 0.794 ; 7 = 0.992 ; 8 = 1.240. L'ordre de marche (Avant / Neutre / Arrière) se pilote depuis le levier sur le ponton et contrairement à la #42056 la marche arrière inhibe la boite de vitesse. On évite donc l'écueil d'avoir 8 vitesses en avant et 8 vitesses en arrière. Les vitesses se passent via les palettes situées de par et d'autre du volant mais aucune butée n'empêche de passer de 8 à 1 ou inversement (on peut avec une seule palette faire 1-2-3-4-5-6-7-8-1-2-3-... ou 8-7-6-5-4-3-2-1-8-7-6-...) et aucun indicateur de vitesse enclenchée n'est présent.

Le moteur : fidèle au modèle réel, le moteur est un W16. Un moteur W16 est un moteur à 16 cylindres disposés en W, soit 4 bancs de 4 cylindres. Mais pour gagner en compacité il ne s'agit pas d'un assemblage de moteurs V8, mais de moteurs VR8, dérivés du moteur VR6 de Volkswagen (les moteurs en V et en ligne. Vous trouverez plus d'informations ici.
Ici, Lego à choisi un procédé plus simple mais certainement plus adapté à l'échelle du modèle et plus costaud : il s'agit d'un V8 couplé à 2 L4 et donc 3 vilebrequins (le vrai W16 n'en a qu'un).

Suspensions : Le modèle est intégralement suspendu avec une suspension indépendante par roue. On y trouve 2 amortisseurs jaunes mais le modèle s'affaisse. Le modèle s'écrase et le spoiler avant touche la table sans se relever.
Bonus : Une "power key" est fournie avec et permet de déployer l'aileron multi fonctions (appui aérodynamique et aérofrein). Si au début ça parait ridicule, ça reste un feature sympa et ça évite de le bouger manuellement comme celui de la 42056. De plus, une commande extérieure aurait été moche (pour rappel le modèle n'a pas de HOG) et une commande dans l'habitacle difficile car c'est plein comme un oeuf.

Conclusion :
Dans la veine de la Porsche, on retrouve un modèle Technic au design abouti, aux fonctions avancées, mais qui semble se chercher entre modélisme et Lego. Si elle fera rayonner une étagère, oubliez de la donner à un enfant pour qu'il joue avec.
